Une étude publiée en pre-print met en évidence une augmentation exponentielle du nombre de lettres à l’éditeur référencées dans PubMed entre 2023 et 2025. L’étude identifie un groupe d’auteurs “débutants prolifiques” (10 lettres à l’éditeur ou plus dans l’année suivant une 1ère publication), par contraste avec les caractéristiques habituelles des auteurs de lettres à l’éditeur, qui sont généralement experts dans leur domaine. Souvent écrites avec une syntaxe limitée, la valeur ajoutée de ces lettres est généralement faible et non exempte d’erreurs, ce qui traduit probablement une utilisation de l’IA générative par des scientifiques peu scrupuleux cherchant essentiellement à étoffer leur CV. Représentant 3 % de tous les auteurs actifs entre 2023 et 2025, ces “auteurs prolifiques débutants” ont contribué à 22 % des lettres publiées (23 000 au total) dans 1930 journaux, dont The Lancet et The New England Journal of Medicine. Une des pistes proposées pour éviter que les discussions légitimes des articles ne soient noyées dans un bruit de fond serait ne plus référencer ce type de lettre dans PubMed en transformant la section “Correspondance” en un forum en ligne.
Catherine Coirault