Cette boîte à outils LORIER a pour objectif d’aider les responsables d’équipe et d’unité à améliorer la qualité et la gestion du travail de recherche, en suscitant un climat de travail favorable, en optimisant la qualité du travail et en améliorant sa valorisation. Comment utiliser cette frise en pratique ?

  1. Dans les perles, vous trouverez des pistes d’action et des ressources utiles pour vous en tant que responsable d’équipe ou d’unité,
  2. Ces ressources sont de natures diverses et ne sont bien sûr pas nécessairement spécifiques de votre activité de recherche ; néanmoins nous pensons qu’elles peuvent vous être utiles,
  3. Pour commencer, vous pourrez choisir les thématiques qui vous semblent les plus importantes pour votre équipe ou unité,
  4. Bien évidemment vous pourrez au fil du temps aborder de nouvelles thématiques afin de couvrir progressivement l’ensemble des thèmes.
Prévenir les risques professionnels et psycho-sociaux Reconnaitre le travail et valoriser les compétences de chacun Inciter chacun à se former Accompagner les parcours professionnels « Stop the blame game ! » Insuffler une culture de recherche éthique et responsable Auto-évaluer ses pratiques de recherche Favoriser une recherche ambitieuse et collaborative Soutenir et valoriser les pratiques intègres des scientifiques Former aux pratiquesintègres Produire des résultats fiables et reproductibles Instaurer des règles claires et connues de tous Résister à torturer et à surinterpréter les données Favoriser une recherche éco-responsable Définir une politique d’archivage Améliorer la transparence de vos recherches Mettre en place des pratiques de partage des données Favoriser la science ouverte Mettre en place des pratiques pour valoriser les résultats négatifs FAIRisation des données cahier de laboratoire, publications, encadrement, conflits d’intérêt, communication, archivage, valorisation,… HAL, ... pré-enregistrement, protocoles, codes, adhésion aux reporting guidelines valeurs, comportement, réglementaire…. valeurs, standards de pratiques et de comportement, rigueur... originale, critique, disruptive,… formations métier, formation à l'encadrement/management,...
Améliorer la valeur des recherches effectuées par l’équipe
Encourager un climat favorable à une recherche de qualité
Favoriser une recherche responsable et de qualité
Mise à jour le 19/02/2024.

Définir une politique d’archivage

Améliorer la valeur des recherches effectuées par l’équipe

Les responsables d’équipe et d’unités représentent le support institutionnel dont les personnels ont besoin pour définir la politique d’archivage de l’équipe et de l’unité. La sauvegarde et l’archivage sécurisés ont pour objectifs de garantir la sécurité des données, et d’en faciliter l’accès pour l’ensemble des collaborateurs actuels ou futurs du projet.

Vous devez promouvoir la mise en place d’un plan de gestion (PGD ou DMP) des données pour chaque projet développé dans l’unité.

Pour tirer parti de la révolution numérique, pour accélérer la recherche et exploiter la puissance de l’analyse automatique à l’échelle tout en assurant la transparence, la reproductibilité et l’utilité sociétale de vos travaux, les données et les autres objets numériques créés et utilisés pour la recherche doivent être trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables (principes FAIR).

Le rapport final et le plan d’action du groupe d’experts et d’expertes de la Commission Européenne sur le partage des données est accessible ici : bit.ly/turningFAIR

 

Comment faire:

Pour répondre aux principes FAIR, il faut s’assurer que les données soient correctement stockées et sauvegardées.

L’idée est que les données soient dupliquées et stockées à différents endroits et sur différents supports en appliquant la règle du 3-2-1:

  • Garder 3 exemplaires des données,
  • Sur 2 supports ou technologies différents,
  • Dont 1 se trouve hors du site.

De nombreux hébergeurs proposent des solutions répondant à ces critères : ne pas hésiter à se mettre en contact avec les services numériques de proximité des hébergeurs.

 

En pratique, il vous faut:

  • Déterminer l’hébergement: serveurs locaux ou cloud sécurisé,
  • Connaître les caractéristiques de ces hébergement (sont-ils dupliqués et sauvegardés : périodicité, endroit, procédures de sécurité, …),
  • Mener une réflexion sur la cohérence de la solution proposée et le besoin de l’unité
  • Estimer la volumétrie necessaire,
  • Organiser et planifier la sauvegarde des données,
  • Anticiper !
  • Sélectionner les données à sauvegarder ou à supprimer régulièrement,
  • Définir leur durée de conservation,
  • Gérer les versions,
  • Conserver les différents états des données avec les différentes étapes de traitement pour pouvoir revenir à une étape antérieure si besoin.

 

Vous pouvez par exemple trouver des conseils et des outils sur les pages dédiées de l’intranet Inserm : https://intranet.inserm.fr/rubrique/support-administratif/archiver/

  • Notamment les fiches suivantes :
    • Trier et classer ses données électroniques,
    • Organiser ses dossiers dans une arborescence électronique,
    • Memento sur la conservation des archives électroniques,
    • Règles de nommages des fichiers électroniques, …
  • Un tableau de gestion (ou référentiel d’archivage) fixe pour chaque type de document les délais d’utilité administrative ainsi que le traitement final (conservation ou élimination) à lui appliquer.
  • Le référentiel de gestion des archives de la recherche propose des durées de conservation égales au cycle de vie des données. Il est disponible sur Doranum https://fr/stockage-archivage/referentiel-de-gestion-des-archives-de-la-recherche/ avec une mise en ligne par différentes entrées,
  • Le Système d’archivage électronique, SAE, est ou sera proposé dans toutes les institutions. Il s’agit d’un outil permettant la conservation pérenne et sécurisée des données électroniques. Une fois intégrées dans un SAE, elles ne sont plus modifiables et conservent leur valeur probante.

 

Les appuis nécessaires :

  • En premier lieu, pensez aux service des archives. A l’Inserm : disc@inserm.fr et le réseau de correspondant(e)s archives déployé dans les délégations régionales et les universités,
  • Le réseau AURORE, qui regroupe les archivistes de l’ESR pour répondre aux problématiques d’archivage et mettre des outils et procédures à disposition de la communauté scientifique. Par exemple réflexion sur la gestion des archives dans les UMR.

 

Les freins/la complexité :

  • Les formats : beaucoup de formats de fichiers ne sont pas des formats d’archivage pérenne (pour en savoir plus la liste des formats acceptés au CINES en archivage pérenne : https://facile.cines.fr/
  • Le nommage des fichiers : relecture impossible des fichiers (en cas de nommage trop long le chemin d’accès n’est pas reconnu), difficulté d’interopérabilité entre MAC et PC (perte de l’arborescence établie à l’origine, relecture voire copie impossible),
  • Le temps humain à consacrer à l’archivage,
  • Tenir compte de la pollution numérique.

 

Les perspectives : 

Sélectionner les données pour mieux les réutiliser,

– Mutualiser les métiers et les compétences : communauté scientifique/Archives/IST/DPO/ service informatique/service juridique.

Mettre en place des pratiques de partage des données

Améliorer la valeur des recherches effectuées par l’équipe

Un stockage de qualité et une gestion des données de qualité selon les principes FAIR (cf lien vers la perle : Définir une politique d’archivage) sont indispensables au partage présent ou futur des données, permettant ainsi leur réutilisation pour confirmer des résultats déjà obtenus ou tester de nouvelles hypothèses.

Vous trouverez des informations utiles pour le nommage des fichiers et des dossiers dans les ressources suivantes:

Améliorer la transparence de vos recherches

Améliorer la valeur des recherches effectuées par l’équipe

Œuvrer à produire une recherche fiable et la plus reproductible possible est un aspect important à insuffler à une équipe de recherche. Inciter à une plus grande transparence peut aider à atteindre cet objectif. La perle précédente insiste sur l’importance du partage des données, une démarche qui peut néanmoins être parfois compliquée dans le cadre de données sensibles. Mais améliorer la transparence n’est pas toujours complexe et peut impliquer des mesures très simples à encourager. Avant la recherche, l’enregistrement a priori des protocoles permet de retracer facilement la manière dont les hypothèses sont générées et dont les choix méthodologiques ont été faits. Puis, quand vient le moment de l’écriture de l’article, l’utilisation de reporting guidelines comme celles du réseau EQUATOR (https://www.equator-network.org/) permettent de veiller à ce qu’aucun élément important de la démarche expérimentale ne soit oublié dans le protocole.  Il semble très important qu’un chef d’équipe puisse en faire la promotion et en systématiser l’implémentation au sein de l’équipe.

Favoriser la science ouverte

Améliorer la valeur des recherches effectuées par l’équipe

Favoriser une politique de science ouverte, c’est promouvoir autant que possible une diffusion sans entrave de l’ensemble des données de la recherche, c’est-à-dire des méthodes et codes sources, des résultats et des publications. Au sein de votre équipe ou de votre unité, vous pouvez favoriser cette politique d’ouverture :

– en vous assurant que les personnels de recherche ont la formation et les ressources nécessaires pour participer pleinement aux pratiques de science ouverte,

– en incitant la déposition systématique des publications dans HAL,

– en identifiant et en traitant les coûts financiers et humains de la science ouverte : ne pas omettre par exemple de prendre en compte le temps supplémentaire que va prendre une annotation pérenne et traçable des données,

– en créant des incitatifs positifs qui encouragent et récompensent les pratiques de science ouverte : reconnaissance, visibilité des pratiques favorisant la science ouverte, prise en compte dans les dossiers d’évaluation et de promotion,

– en facilitant toutes les initiatives qui font de la science ouverte la norme.

Vous trouverez des ressources pratiques pour vous accompagner sur le site de « Ouvrir la Science » (https://www.ouvrirlascience.fr/livret-science-ouverte-pour-les-directeurs-dunites-2/).

Le 2eme Plan National pour la Science ouverte (2021-2024) est également disponible sur ce site (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/content_migration/document/MEN_brochure_PNSO_web_1415209.pdf). Il a pour vocation de doter la France d’une politique cohérente et dynamique dans le domaine de la science ouverte.

Prévenir les risques professionnels et psycho-sociaux

Encourager un climat favorable à une recherche de qualité

La recherche de qualité nécessite de bonnes conditions de travail.

https://www.nature.com/articles/s41562-022-01508-2

Être vigilant à la qualité de travail de l’environnement, c’est aussi prévenir les risques professionnels et psycho-sociaux. La prévention des risques professionnels passe d’abord par une connaissance des risques et dangers du laboratoire et notamment l’organisation de l’accueil des nouveaux membres de l’équipe/unité.

Il s’agit également d’être attentif aux risques psycho-sociaux (stress, mal-être, harcèlement, burn-out…) qui peuvent impacter la santé des personnels, le fonctionnement du laboratoire et, au final, la qualité du climat et du travail de recherche.

Vous trouverez toutes les informations réglementaires, des vidéos et fiches pratiques sur les sites institutionnels. Par exemple  sur  https://pro.inserm.fr/rubrique/prevenir-accompagner-et-agir/sensibilisation-aux-risques.

Gardez présent à l’esprit que le réglementaire ne remplace pas l’esprit critique et que vous pouvez à tout moment demander conseil ou faire appel à différents interlocuteurs (représentant(e) des personnels, assistant(e) social(e), AP, conseiller(ère) de prévention ; comité spécial d’hygiène et sécurité, CSHSCT, et national, comité d’hygiène et sécurité, CHSCT ; cellule de veille sociale).

Reconnaître le travail et valoriser les compétences de chacun

Encourager un climat favorable à une recherche de qualité

Comme la formation scientifique ne prend pas assez en compte l’importance des relations humaines et le management, rappeler quelques règles simples et basiques qui peuvent être utiles :

  • les mots sont probablement les signes les plus évidents de la reconnaissance du travail d’une personne de l’équipe. Un remerciement, des encouragements, des félicitations. Au quotidien, ce sont des détails qui comptent et qui motivent à s’investir un peu plus,
  • c’est aussi responsabiliser un membre de l’équipe, lui faire prendre part à un projet parce que l’on a ressenti une certaine compétence ou parce qu’il ou elle a exprimé un intérêt pour un domaine , en le confortant dans sa fonction ou en l’invitant à relever d’autres challenges
  • donner l’opportunité d’évoluer, de prendre une nouvelle dimension, d’envisager de nouvelles évolutions professionnelles à terme,
  • s’inspirer d’outils comme CRediT (Contributor Roles Taxonomy) et par exemple, inscrire le nom des ingénieur(e)s et technicien(ne)s sur les publications lorsqu’ils vérifient ces critères, car ils et elles sont trop souvent oublié(e)s,
  • consulter les informations sur le site Inserm pro

Inciter à se former

Encourager un climat favorable à une recherche de qualité

Comme l’a écrit Kaoru Ishikawa (théoricien précurseur de la gestion de la qualité) « la maîtrise de la qualité commence par la formation et se termine par la formation.”

En tant que responsable d’équipe, vous devez inciter chacun et chacune à se former pour améliorer les compétences et/ou répondre aux exigences de sécurité. L’encadrement / management de votre équipe est un point clé sur lequel la plus grande partie des collègues ne sont pas ou insuffisamment formés. Un défaut d’encadrement est souvent à l’origine d’un climat défavorable à une recherche de qualité.

Le programme LORIER propose différentes formations dans le cadre de la formation initiale et permanente visant à promouvoir le développement d’une recherche éthique et responsable à l’Inserm. Une liste de formations sera prochainement proposée.

Accompagner les parcours professionnels

Encourager un climat favorable à une recherche de qualité

Connaître les procédures de promotion selon les institutions

  • Inserm : chercheurs et chercheuses, ingénieur(e)s et technicien(ne)s : consulter le site Inserm pro
  • CNRS : https://carrieres.cnrs.fr/fr/les-concours-internes
  • Pour chaque université concernée, voir les sites correspondants.

Se former : A titre personnel, chaque responsable d’équipe doit se préparer et se former pour faire passer les entretiens individuels annuels. Il doit aussi se préparer et se former si besoin à la rédaction des rapports d’aptitude (type Gaia). A l’Inserm, un guide est à la disposition des responsables d’équipe ou d’unité. Il vise à préciser le rôle et les modalités d’organisation de l’entretien professionnel des agents techniciens et ingénieurs, contractuels et titulaires. L’entretien professionnel pour les agents contractuels a été défini dans la charte Inserm recensant les bonnes pratiques à observer en matière de recrutement et de suivi des parcours professionnels des agents contractuels.

Communiquer : Au sein de l’équipe ou de l’unité, le ou la responsable doit diffuser les informations sur les formations professionnelles au fur et à mesure de leur réception (par exemple : https://pro.inserm.fr/rubrique/support-a-la-recherche/seminaires-de-formation-scientifique), ainsi que les informations sur les concours internes.

Afin d’éviter les conflits internes, la ou le responsable doit pouvoir expliquer les choix de proposition à la promotion suivant un planning pertinent et des critères objectifs.

Stop the blame game

Encourager un climat favorable à une recherche de qualité

Evaluer les pratiques de recherche peut être perçu de manière négative, car il est souvent difficile de se remettre en question. L’enjeu est d’évaluer nos propres pratiques pour les améliorer et non pour remettre en cause un chercheur ou une chercheuse systématiquement et ce, de manière individuelle. Les difficultés sont systémiques et l’enjeu est de les approcher globalement. Il est important de reconnaître que l’on peut faire des erreurs, de savoir les corriger et de reconnaître qu’une recherche n’est pas parfaite mais peut être améliorée.

(Want research integrity? Stop the blame game, McLeod Nature 2021 https://www.nature.com/articles/d41586-021-03493-4)

Insuffler une culture de recherche éthique et responsable

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Les leviers pour insuffler une culture intègre et responsable au sein de votre ou de vos équipes s’appuient sur un ensemble d’outils qui reposent notamment sur des valeurs, des standards de pratiques et sur la rigueur. Pour cela, il vous faut comprendre les mécanismes qui peuvent détourner les scientifiques de l’intégrité scientifique, accepter qu’il n’y ait pas de solution clé en main et favoriser l’engagement de toutes et tous en faveur d’une recherche éthique et responsable. Quelques propositions :

 

Mettre en place des actions de sensibilisation à l’intégrité scientifique par des séminaires sur les bonnes pratiques de la recherche, des posters, des ateliers et des formations….

 

Mettre en place une organisation et des outils de prévention des « pratiques douteuses de recherche », par exemple par la prise en compte des bonnes pratiques de recherche dans la stratégie de la structure, et par la mise en place d’une démarche qualité visant le respect de l’intégrité scientifique (https://pro.inserm.fr/rubrique/recherche-responsable/qualite/le-management-de-la-qualite).

 

Promouvoir des actions de sensibilisation. Par exemple, vous pouvez vous inspirer des « journal clubs reproducibiliTea » pour lancer la discussion sur les questions de reproductibilité. C’est par exemple le cas avec le « reproductibiliTea » de Bordeaux.

https://neurocampus-graduateprogram.u-bordeaux.fr/Training-activities/ReproducibiliTea-Open-Science-Journal-Club

 

Vous pouvez également vous inspirer des propositions de Schocker F. et al, Mission impossible ? A cultural change to support scientific integrity Embo Reports 2021.

Auto-évaluer ses pratiques de recherche

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Même les équipes et unités de recherche qui ont une approche de longue date de l’intégrité de la recherche peuvent bénéficier d’une réflexion périodique sur ce qu’elles font et sur la manière dont elles peuvent s’améliorer.

 

Cette perle propose une série de questions proposant quelques pistes d’interrogations sur les pratiques au sein de votre équipe ou de votre unité :

  • Quelles actions régulières ont été mises en œuvre au sein de votre équipe/unité pour favoriser une recherche éthique et responsable : (i) Journal Club, séminaires, incitatifs positifs à la formation, à la qualité, discussions abordant les valeurs et responsabilités liées à la recherche et les standards de bonnes pratiques… ; (ii) informations sur les règles de publication, de communication, de traçabilité et d’archivage des données, politique en faveur de la publication des résultats négatifs….?
  • Cette culture est-elle connue et facilement accessible à toute personne participant, de façon transitoire ou à plus long terme, aux travaux de recherche de votre équipe/unité ?
  • Les personnes ressources qui peuvent conseiller sont-elles clairement identifiées et leur nom est-il accessible à tous ? votre équipe bénéficie-t-elle de la présence d’une ou plusieurs personnes ambassadeur ou ambassadrice LORIER ou avez-vous identifié des personnes ressources au sein de votre DR ou à un autre niveau (université, école doctorale….) ? Sur quelles thématiques ? Sont-elles connues de toutes et tous, et les membres de la structure ont-ils suffisamment confiance pour les contacter (faire un sondage auprès des membres de la structure) ? l’analyse du problème permet-elle de mettre en place des actions visant à éviter sa réapparition ?
  • Quels aspects aborder pour les thématiques de votre équipe/unité : recherche clinique ou impliquant des personnes, des tissus ou des cellules humaines, recherche impliquant des animaux par exemple ?
  • Existe-t-il des mesures pour favoriser la formation des personnels à :

o La conception expérimentale ?

o Le respect des réglementations relatives à mon domaine d’activité ?

o La production de données fiables ?

o La traçabilité et gestion des données de recherche ?

o La protection des données ?

o La recherche impliquant l’humain, y compris les essais cliniques ?

o L’encadrement ?

o L’impact de mes recherches sur la société (éthique, développement durable, …) ?

o une démarche visant l’amélioration continue (démarche qualité) ?

 

  • Comment vous assurez-vous que l’activité de recherche de votre équipe/unité répond aux critères de recherche éthique et responsable ? Dans quelle mesure êtes-vous convaincu(e) que toutes les préoccupations relatives à l’intégrité de la recherche sont traitées de façon appropriée dans votre équipe/unité ? Êtes-vous convaincu(e) que les personnels de recherche, en particulier en début de carrière, savent qu’ils peuvent faire part de leurs préoccupations concernant l’intégrité de la recherche sans être stigmatisés ou subir un quelconque préjudice ?
  • Avez-vous le sentiment que le travail de recherche au sein de votre structure est réalisé dans un climat favorable à une recherche de qualité ?

Pour auto-évaluer vos pratiques de recherche en termes d’intégrité, vous pouvez vous aider du « Self-evaluation tool » mis en place par l’UK Research integrity office » https://ukrio.org/publications/concordat-self-assessment-tool/

Favoriser une recherche ambitieuse et collaborative

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Par recherche ambitieuse, on entend une recherche originale, critique et disruptive. En toile de fond, cette perle suggère de réfléchir à la phrase de Doug Altman « We need less research, better research, and research done for the right reasons. » (https://www.bmj.com/content/308/6924/283).

Si des progrès ont été faits, des améliorations sont encore nécessaires : Research waste is still a scandal—an essay by Paul Glasziou and Iain Chalmers BMJ 2018 (https://www.bmj.com/content/363/bmj.k4645)

L’intérêt d’une recherche plus collaborative est discuté dans l’éditorial de Waheed-UI-Rahman A Collaborative Student Research Efforts Provide a Solution to Research Wastage, BMJ 2018 (https://www.bmj.com/content/363/bmj.k4645/rr-1)

Soutenir et valoriser les pratiques intègres des scientifiques

Favoriser une recherche responsable et de qualité
  • Faire connaître les règles de bonnes pratiques selon sa discipline (cf frise Personnels de Recherche),
  • Parler d’intégrité scientifique lors de l’accueil des nouveaux membres de l’équipe ou unité, en faire un socle pour l’activité de la structure comme la prévention des risques, inciter les membres de l’équipe à s’impliquer dans LORIER ou d’autres initiatives,
  • Afficher les coordonnées des référents ou référentes à l’intégrité scientifique et d’autres personnes-ressources,
  • Mettre à disposition les affiches intégrité scientifique réalisées par le RIQ, la DIS et le DISC de l’Inserm (https://lorier.inserm.fr/pratiquer/affiches-pour-votre-laboratoire/),
  • Promouvoir la traçabilité des résultats par le cahier de laboratoire, une gestion adaptée et documentée pour le stockage des données et des échantillons…) : voir les infos sur le cahier de laboratoire électronique de l’Inserm,
  • Favoriser un climat de confiance dans l’équipe : accepter et encourager la présentation en réunion d’équipe des problèmes liés au travail expérimental et les résultats négatifs pour que tout le monde puisse en discuter sans jugement,
  • Mettre en place une démarche d’amélioration continue (Plan Do Check Act) : gérer les dysfonctionnements pour apprendre de ses erreurs ou des problèmes rencontrés et s’en servir comme sources de changements et d’opportunités d’amélioration,
  • Parler, lors des réunions d’équipe, des articles qui vont être publiés. Mettre en place un tableau des contributions pour s’assurer que les règles sur les auteurs et co-auteurs sont respectées et éviter ainsi les conflits ultérieurs (https://coop-ist.cirad.fr/etre-auteur/definir-les-auteurs/4-etablir-l-ordre-des-coauteurs),

 

Recommandations pour la conduite, la présentation, la rédaction et la publication des travaux de recherche soumis à des revues médicales ;  Recommendations for the Conduct, Reporting, Editing, and Publication of Scholarly Work in Medical Journals – ICMJE – Version originale : ici / Version française : ici)

  • Accepter que certains personnels disent qu’ils ne savent pas faire ce qu’on leur demande et favoriser l’apprentissage des savoir-faire manquants. Valoriser l’honnêteté,
  • Mettre en place des tutorats ou mentorats pour les nouveaux membres : prise en charge par des référents ou référentes techniques et/ou des personnes de confiance qui peuvent répondre aux questions, y compris des questions d’intégrité scientifique,
  • Utiliser les outils MDAR pour améliorer la transparence : The MDAR (Materials Design Analysis Reporting) Framework for transparent reporting in the life sciences, Macleoda M et al, PNAS 2021 Vol. 118 No. 17 e2103238118,
  • Mettre en place un « DMP de l’équipe » = méthode commune de gestion des données pour que tous les membres d’une équipe utilisent le même mode de gestion des données (https://doranum.fr/wp-content/uploads/FicheSynthDMP.pdf).

Instaurer des règles claires et connues de tous

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Le manque de règles claires et précises ou le manque de communication de ces règles est responsable de nombreux conflits au sein des équipes et unités de recherche. Instaurer des règles claires c’est expliciter de façon didactique les règles en cours dans le laboratoire en matière de cahier de laboratoires, de publications, d’encadrement, de conflits d’intérêt, de communication, d’archivage, de valorisation, de promotion… Pour ce faire :

  • Mettre en place des outils favorisant la communication au sein de son/ses équipes : réunions, séminaires internes, moments conviviaux (voir la charte de déontologie des métiers de la recherche),
  • Diffuser les informations et conclusions des réunions (par des comptes-rendus),
  • Organiser des réunions d’information,
  • Organiser des réunions scientifiques distinctes à l’échelle de l’équipe et de l’unité,
  • Proposer des comités, des cellules, de réflexion, de veille, d’écoute sur des points organisationnels : information, communication,
  • Veiller à ce que les personnels puissent s’exprimer quel que soit l’objet,
  • Inciter à enregistrer les protocoles sur des plateformes selon les recommandations des bonnes pratiques internationales (ex : open science Framework)

Former les jeunes chercheurs, chercheuses, étudiants et étudiantes à ces pratiques intègres

Favoriser une recherche responsable et de qualité

La meilleure formation est souvent par l’exemple. Vous pouvez en outre :

  • Inciter les membres de l’équipe à suivre des formations : intégrité scientifique, démarche qualité, bonnes pratiques (ici : MOOCS, ou là : unités régionales de formation scientifique et technique). Prendre en compte cet investissement dans le dossier d’évaluation. Communiquer à l’extérieur de l’équipe sur la philosophie de « pratiques intègres » mise en place dans l’équipe. En être fier.
  • Proposer des formations « institutionnelles » : par exemple, inclure un thème “recherche responsable” dans les journées d’accueil des nouveaux membres (chercheurs, chercheuses, chefs et cheffes d’équipes),

Diffuser toute information en matière d’intégrité scientifique.

Produire des résultats de fiabilité irréprochable

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Des résultats qui suscitent la confiance sont des résultats dont la fiabilité ne peut pas être remise en cause. Pour cela :

  • S’assurer que ces résultats sont fiables, intègres, et respectent les principes de l’éthique et de la déontologie,
  • Favoriser la transparence des résultats, le partage des résultats bruts par la science ouverte, (cf perle « favoriser la science ouverte »),
  • Accepter les résultats négatifs (cf. perle « mettre en place une politique pour valoriser les résultats négatifs »),
  • Instaurer un climat de confiance, aider à coordonner le travail au sein de l’équipe et de l’unité, assumer ses responsabilités de direction, tout cela résume les actions qui vont permettre collectivement d’augmenter la qualité et donc l’impact des résultats issus de votre équipe ou de votre laboratoire.

Résister à torturer et à surinterpréter les données

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Comme l’a écrit le prix Nobel d’économie Ronald H Coase « si vous torturez les données suffisamment longtemps, elles avoueront n’importe quoi ». Ces pratiques inappropriées sont centrales dans la crise de reproductibilité à laquelle le monde de la recherche est confronté. Résister à torturer les données peut être parfois difficile dans ce contexte (par exemple en enlevant certaines données, en multipliant les analyses, en sélectionnant les résultats présentés, et par de multiples autres méthodes). Notre écosystème de recherche, qui survalorise l’originalité, encourage parfois de manière plus ou moins volontaire à cette torture des données. Quelques références vous aideront à mieux comprendre ce sujet et à envisager des solutions vertueuses :

https://s4be.cochrane.org/blog/2021/06/25/what-is-data-dredging/

 

Andrade C. HARKing, cherry-picking, P-hacking, fishing expeditions, and data dredging and mining as questionable research practices. J Clin Psychiatry. 2021;82(1):20f13804.

https://www.psychiatrist.com/jcp/assessment/harking-cherry-picking-p-hacking-fishing-expeditions-and-data-dredging-and-mining-as-questionable-research-practices/

 

Une video illustrant le risque lié à la multiplication des tests statistiques (p-hacking).

https://www.youtube.com/watch?v=i60wwZDA1CI

Mettre en place des pratiques pour valoriser les résultats négatifs

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Pourtant indissociable du travail de recherche, la plupart des résultats négatifs ne sont pas publiés et ne bénéficient d’aucune communication. Pourtant, le fait qu’un résultat ne permette pas de valider l’hypothèse formulée au départ ne signifie pas que ce résultat soit sans importance et doive disparaître pour la communauté scientifique (Highlight negative results to improve science, Nature 2019).

De nombreuses initiatives ont vu le jour pour mettre en avant les résultats négatifs (https://www.datacc.org/bonnes-pratiques/diffuser-des-resultats-negatifs/les-donnees-negatives-la-partie-immergee-de-liceberg-des-publications-scientifiques/#part-6).

Comme pour les résultats positifs, n’hésitez pas à publier les résultats négatifs en preprints (BioRxiv.org ; medrxiv.org). De plus, plusieurs journaux ont mis en œuvre une politique éditoriale pour faciliter la publication des résultats négatifs. Vous trouverez des informations utiles sur les sites de :

Le format des registered reports représente un nouveau mode de publication que vous pouvez promouvoir dans vos équipes. Avec un tel format, le peer review de l’article a lieu avant la réalisation de l’étude. Il prend en compte la pertinence de la question de recherche et la qualité de la méthodologie envisagée. Une acceptation de principe est alors donnée quel que soit le résultat, à partir du moment où la méthodologie envisagée a été respectée. Vous pouvez encourager à l’utilisation de ce format. (https://www.cos.io/initiatives/registered-reports)

Favoriser une recherche éco-responsable

Favoriser une recherche responsable et de qualité

Face aux défis environnementaux, il est de la responsabilité des responsables d’équipe et d’unité de favoriser la mise en place d’une stratégie de recherche éco-responsable. Vous pouvez trouver sur le site LORIER des éléments pour sensibiliser et former les personnels aux enjeux environnementaux (perle « se former aux enjeux environnementaux » du collier « Personnels de recherche »), faire un état des lieux et partager ses expériences ou des conseils pratiques pour guider les actions à mettre en œuvre.