Formations réglementaires et continues
Toutes les personnes qui manipulent des animaux de laboratoire doivent posséder une qualification appropriée au métier qu’elles exercent, de par leur formation initiale et leur participation à une formation spécifique à l’expérimentation animale effectuée au plus tard dans l’année suivant la prise de poste. L’utilisation d’animaux à des fins scientifiques implique ensuite un maintien de ses compétences et une veille technico-scientifique. Cette notion de « compétences » des personnels impliqués en expérimentation animale est définie dans la directive européenne 2010/63/UE. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32010L0063
La formation initiale n’est exigée que pour les personnels qui conçoivent des procédures expérimentales (concepteurs). Elle correspond à un diplôme de niveau Bac+5 dans une discipline scientifique ayant trait au travail effectué, ou un diplôme de niveau Bac+2 avec un minimum de 5 années d’expérience professionnelle validées par un ou des concepteur(s). En plus de cette formation initiale, tous les personnels qui manipulent des animaux dans le cadre de l’expérimentation animale (concepteurs, expérimentateurs et soigneurs) doivent suivre une formation spécifique en expérimentation animale. Cette formation spécifique devra s’accompagner d’une formation à la chirurgie, pour toute personne concevant ou appliquant des procédures expérimentales chirurgicales sur les animaux. Le programme de ces formations doit être agréé en France par le Ministère de l’Agriculture suite à avis de la commission nationale pour la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (CNEA). https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/commission-nationale-pour-la-protection-des-animaux-utilises-des-fins-scientifiques-dite-cnea-84416
En complément de ces formations préalables obligatoires et pour garder leur habilitation, les personnes appelées à manipuler des animaux de laboratoire doivent tout au long de leur exercice professionnel bénéficier d’un programme de formation continue https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2022-05/recommandation-concernant-la-formation-continue-dans-le-cadre-de-la-r-glementation-relative-l-utilisation-des-animaux-des-fins-scientifiques-17-mai-20-18446.pdf dans les domaines liés à leur pratique professionnelle, représentant au minimum l’équivalent de trois jours de formation sur une période de six ans. La formation continue permet une actualisation des connaissances et des compétences en matière :
- de protection des animaux utilisés à des fins scientifiques,
- de bien-être animal, l’objectif étant la bientraitance des animaux,
- d’éthique appliquée à l’utilisation des animaux à des fins scientifiques,
- d’application de la règle des 3R (Réduire, Raffiner et Remplacer), tous domaines confondus, incluant des informations sur des modèles expérimentaux si ces informations incluent une composante 3R.
Les personnels qui travaillent avec des animaux d’espèces non domestiques doivent détenir un certificat spécifique de capacité pour l’entretien et l’élevage des espèces en question.
Elles doivent suivre pour cela une formation soigneur animalier : https://formationsoigneuranimalier.fr/blogs/infos/construire-un-bon-parcours-jusquau-certificat-de-capacite.
Intégrer le principe des 3R et les méthodes substitutives
La règle des 3R (Réduire, Raffiner et Remplacer) est un concept progressivement adopté par diverses institutions internationales afin de fixer des lignes de conduite pour l’expérimentation animale : Conseil Canadien de Protection des Animaux, https://ccac.ca/fr/trois-r/ Département américain chargé de l’agriculture (Animal Welfare Act) https://www.nal.usda.gov/animal-health-and-welfare/animal-welfare-act et Gouvernement britannique (Home Office). https://www.gov.uk/guidance/research-and-testing-using-animals Au niveau du conseil de l’Europe, on le retrouve dans la convention STE N° 123, https://rm.coe.int/168007a682 au niveau de l’Union européenne dans la directive n° 2010/63/UE https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32010L0063&from=DE et au niveau français dans le décret n° 2013-118 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000027037840 et les arrêtés du 1er février 2013. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000027037983/
Des informations plus spécifiques sur le principe des 3R https://www.inserm.fr/modeles-animaux/qu-est-regle-3-r/ et les méthodes substitutives sont disponibles sur les sites du centre français des 3R (FC 3R) https://www.fc3r.com/ et des centres européens 3R https://joint-research-centre.ec.europa.eu/eu-reference-laboratory-alternatives-animal-testing-eurl-ecvam/knowledge-sharing-three-rs/knowledge-networks/european-3rs-centres_en
Guide des bonnes pratiques
Le National Centre for the Replacement, Refinement and Reduction of Animals in Research (NC3Rs) propose un ensemble de ressources classées par thématique. https://www.nc3rs.org.uk/3rs-resources
L’infrastructure nationale de recherche “Création, Élevage, Phénotypage, Distribution et Archivage d’organismes modèles” (CELPHEDIA), des Infrastructures en biologie Santé et Agronomie (IBiSA), l’infrastructure européenne de recherche pour la modélisation des maladies humaines (INFRAFRONTIER) et des entreprises privées (Charles River, Janvier-labs, The Jackson Laboratory…) rassemblent une palette d’expertises dans les domaines de la création, de l’exploration fonctionnelle, de la conservation et de la diffusion d’organismes modèles (rongeurs, primates non-humains, vertébrés aquatiques…) pour la recherche préclinique.
Depuis la publication du décret 2013-118, des Structures chargées du Bien Etre des Animaux (SBEA) ont été mises en place dans les établissements utilisant et/ou élevant des animaux de laboratoire. https://www.sbea-c2ea.fr/ Ces SBEA jouent un rôle de contrôle et d’audit de l’ensemble des procédures inclues dans les projets ayant recours à l’animal dans les animaleries des établissements agréés.
Préparer un projet de recherche utilisant les animaux
Tout projet de recherche utilisant des animaux à des fins scientifiques doit avoir reçu une évaluation favorable du comité d’éthique en expérimentation animale (CEEA) de l’établissement dans lequel il sera réalisé, suivie d’une autorisation du ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche.
Mais en amont de cette demande d’autorisation de projet, plusieurs guides existent pour vous aider:
Le Groupe de réflexion interprofessionnel sur les comités d’éthique appliqués à l’expérimentation animale (GRICE), un groupe de travail du GIRCOR a établi un guide de l’évaluation éthique des études sur animaux. https://www.gircor.fr/guide-devaluation-ethique-2/
La checklist ‘Animal Research : Reporting of In Vivo Experiments’ (ARRIVE) du NC3Rs est disponible en français et propose 10 points à suivre pour organiser et améliorer un projet utilisant des animaux.
L’aide-mémoire “Planning Research and Experimental Procedures on Animals : Recommendations for Excellence“ (PREPARE) de Norecopa est aussi téléchargeable en français et propose 20 items pour aider à construire un projet : https://norecopa.no/media/7893/prepare_checklist_english.pdf
Un réseau créé à partir du projet Enhancing Quality in Preclinical Data (EQIPD) propose un cadre rigoureux pour la conception, la conduite, l’analyse et la documentation des expériences chez l’animal : https://www.nature.com/articles/s41592-022-01615-y
Choix du modèle
Quel est le meilleur modèle in vitro, in silico ou in vivo pour répondre à une question scientifique ?
Il existe différentes ressources pour guider les scientifiques dans ce choix : in vitro GDR Organoïdes (https://gdr-organoides.cnrs.fr/), GDR Microfluidique (https://www.gdrmicrofluidique.com), Re-Place (https://www.re-place.be), ECVAM, EPAA et organismes modèles (vertébrés et invertébrés) EFOR (https://efor.fr/), Celphedia (https://celphedia.eu/en/).
Production raisonnée des lots et des lignées
De nombreux efforts ont été engagés depuis plusieurs années pour réduire le nombre d’animaux utilisés dans les procédures expérimentales.
Pour assurer un élevage rationalisé des animaux, il est important de considérer en priorité la nature de la lignée envisagée afin d’adapter la stratégie d’élevage tout en assurant une optimisation des paramètres spécifiques à la lignée.
Pour les lignées de rongeurs dites non-consanguines, le maintien d’une hétérogénéité génétique est indispensable mais peut très vite devenir un casse-tête et aboutir à une production majorée d’animaux. Pour éviter cela, des outils simples existent et permettent la mise en place de schémas d’accouplement qui maintiennent le taux de consanguinité inférieur à 1% en utilisant des petits lots d’animaux. Nous pouvons citer entre autres les schémas d’accouplement de Poiley, de Robertson, de Falconer ou encore la rotation de HAN.
Pour les lignées dites consanguines, un raisonnement inverse doit être adopté dans la mesure où l’objectif à atteindre est au contraire une stabilité génétique maximale. Pour ce faire, la sélection de géniteurs présentant la plus forte homologie génétique doit être privilégiée afin de limiter la dérive génétique. Le séquençage d’ADN ou la recherche de microsatellites peut s’avérer nécessaire pour contrôler la conformité de la lignée, de celle du modèle, l’absence de dérive génétique et la non contamination génétique. Attention aux « faux back cross » souvent présentés comme une façon de « rafraîchir » le fond génétique d’une lignée. C’est une pratique courante mais qui sur le plan de la génétique n’a pas de sens et ne présente que très peu d’intérêt.
Dans le cadre de l’entretien de lignées transgéniques, il est essentiel de personnaliser la stratégie d’élevage au regard des caractéristiques de la lignée et des besoins expérimentaux. Pour cela, il est impératif de définir les objectifs et les priorités du projet, de récolter des données pour surveiller les performances de reproduction et d’ajuster en conséquence l’élevage, et d’assurer une gestion d’élevage comme pour un projet.
De façon générale, il faudra toujours choisir le schéma d’accouplement optimal, le type d’élevage (monogame, continu, …), considérer le fond génétique et son impact, prendre en compte les objectifs fixés (nombre, génotype, âge, sexe, fréquence, contrôles, …).
Ne jamais négliger les facteurs environnementaux et leur contrôle (statut sanitaire, conditions d’élevage, enrichissement, dans certains cas saisonnalité…) qui peuvent avoir un impact important sur la production des animaux et amener à des productions inadaptées.
Ne jamais oublier :
- Que planifier est essentiel,
- Qu’élever des colonies d’animaux génétiquement altérés peut être complexe,
- Que les performances de reproduction sont spécifiques à chaque espèce et à chaque animalerie,
- D’enregistrer un maximum de données et les analyser de manière régulière.
Penser à la stabilisation de vos lignées et à leur sécurisation en optant pour leur cryopréservation de sperme ou d’embryons. Ce qui est décrit ici pour les rongeurs est aussi à mettre en application pour les autres espèces comme les poissons.
Des plateformes nationales (PPA-UMS28, CREFRE, CIPHE) et/ou des professionnels (Charles River, janvier-labs, The Jackson Laboratory) peuvent vous accompagner dans la production et la conservation de vos lignées animales.
https://infrastructures.inserm.fr/Pages/ficheinfrastructure.aspx?infrastructureId=2294
https://anexplo.genotoul.fr/zootechnie/
https://ciphe.marseille.inserm.fr/en/
https://janvier-labs.com/elevage/gestion-des-colonies/
https://www.jax.org/jax-mice-and-services/colony-management/cryopreservation/sperm-cryo-kit
Design expérimental
La reproductibilité des résultats scientifiques est un enjeu majeur pour garantir leur validité et leur crédibilité. Or un certain nombre d’études ont mis en évidence un manque de reproductibilité des résultats dans la plupart des disciplines. Dans les études impliquant des animaux, sa maîtrise est primordiale à la fois d’un point scientifique mais aussi éthique. Certains facteurs influant sur la reproductibilité des résultats in vivo peuvent et doivent être améliorés et notamment dans la conception de l’expérience.
C’est dans cette perspective d’aider les chercheurs dans la construction de leurs plans d’expériences in vivo que le NC3Rs a développé une plateforme Web en libre accès : l’Experimental Design Assistant (EDA). Cet outil est utilisé actuellement par plus de 7000 chercheurs à travers le monde et recommandé par de plus en plus d ‘organismes financeurs (le MRC, https://www.ukri.org/councils/mrc/guidance-for-applicants/proposals-involving-animal-use/ ; le BBSRC, https://www.ukri.org/councils/bbsrc/guidance-for-applicants/animal-use-in-research/ ; le Wellcome Trust, https://wellcome.org/grant-funding/guidance/responsible-conduct-research ; le Cancer Research UK, https://www.cancerresearchuk.org/sites/default/files/cruk_animal_research_policy.pdf ; l’Academy of Medical Sciences, https://acmedsci.ac.uk/grants-and-schemes/grant-schemes/information-for-applicants/start-your-application ; le NIH, https://grants.nih.gov/policy/reproducibility/resources.htm ; le National Science Foundation, https://www.nsf.gov/pubs/2019/nsf19028/nsf19028.jsp ; le Australian National Health and Medical Research Council, https://research.unsw.edu.au/document/ea20_best_practice_methodology_in_the_use_of_animals_for_scientific_purposes_2017.pdf). Un accompagnement pour sa prise en main est proposé par le NC3R lui-même, mais aussi très prochainement par l’Inserm.
D’autres outils d’accompagnement à la conception des projets existent comme le SHiny Application for Designing Experiments (SHADE) proposé en libre accès par l’institut Pasteur : https://research.pasteur.fr/fr/software/shade-shiny-application-for-designing-experiments/
Enregistrement à priori
L’enregistrement a priori des protocoles est une pratique qui consiste à déposer le protocole de votre projet de recherche sur un registre avant que celui-ci ne débute. Cela permet de vérifier que la publication finale des résultats est en accord avec ce qui a été planifié à l’avance. Cette pratique permet de respecter les normes les plus strictes en matière d’intégrité de la recherche, dans le but de favoriser la reproductibilité de l’étude. Cela permet enfin de tracer les changements éventuels en toute transparence. Plusieurs sites d’enregistrement a priori dans le cadre d’études utilisant l’animal à des fins scientifiques existent comme l’animalstudyregistry (https://www.animalstudyregistry.org/asr_web/index.action) ou le preclinicaltrials (https://preclinicaltrials.eu/). De manière plus générique, l’Open Science Framework permet ces enregistrements (www.osf.io).
Au-delà des registres, il est même possible de soumettre votre projet à une évaluation par les pairs auprès d’un journal, avant même de conduire la moindre expérimentation scientifique. Dans ce cas, le projet est évalué par les pairs sur la base de la pertinence de la question de recherche et sur la qualité de la méthode. Un projet jugé de qualité sera alors accepté de principe pour publication et sera donc publié à condition que la méthode soit bien celle qui a été envisagée. Ce nouveau format -registered report- présente deux avantages supplémentaires par rapport à l’enregistrement a priori sur un registre : l’examen par des pairs experts garantit 1/ les meilleures approches méthodologiques et analytiques possibles, et 2/ une décision éditoriale basée uniquement sur la qualité de la recherche et l’importance de la question scientifique, et non sur l’issue des résultats. Cette approche est donc supposée limiter le biais de publication. Actuellement, plus de 300 journaux scientifiques acceptent les registered reports. La liste de ces revues, ainsi que de nombreuses autres ressources liées au pré-registre des projets de recherche, sont accessibles depuis le site du « Center for open science ».
Plateforme des résultats non publiés
Pourtant indissociable du travail de recherche, la plupart des résultats négatifs ne sont pas publiés et ne bénéficient d’aucune communication. Pourtant, comme le souligne un éditorial dans la revue Nature, le fait qu’un résultat ne permette pas de valider l’hypothèse formulée au départ ne signifie pas que ce résultat est sans importance et doit disparaître pour la communauté scientifique. Le partage de la connaissance et d’informations au sein de la communauté scientifique évite des répétitions inutiles et non éthiques. Sous réserve de fiabilité (comme tout autre résultat), de nombreuses initiatives ont vu le jour pour mettre en avant les résultats négatifs : https://www.datacc.org/bonnes-pratiques/diffuser-des-resultats-negatifs/les-donnees-negatives-la-partie-immergee-de-liceberg-des-publications-scientifiques/#part-6
Le GIS FC3R a pour mission la mise en place d’une plateforme de ce type en France. (https://www.fc3r.com/donnees-non-publiees.php).
Mise en commun de tissus/cellules/organismes génétiquement modifiés
La mise en commun de tissus, cellules et organismes génétiquement modifiés permet de réduire le nombre d’animaux utilisés, d’augmenter la quantité de connaissances acquises par animal et d’optimiser l’utilisation des ressources financières. Ce partage des ressources biologiques est encouragé et soutenu financièrement par le GIS FC3R.
Transparence – communiquer à destination du monde de la recherche et du grand public
L’expérimentation animale est un sujet sensible, qui préoccupe à juste titre et mobilise de plus en plus l’opinion publique. Les pétitions, initiatives citoyenne et demandes de référendums sur le sujet sont de plus en plus nombreuses, alors même que les sondages montrent que le public sait globalement peu de choses sur l’expérimentation animale. Cette méconnaissance ou mauvaise compréhension de la part du grand public appelle à la nécessité d’informer davantage et de fournir des informations fiables, précises et factuelles sur la recherche animale actuelle, afin de donner la possibilité à chacun de se forger une opinion, de recentrer le débat sur les questions qui font sens et de soutenir la recherche dans ses avancées : https://experimentation-animale.info/opinion-publique/.
Ce besoin de transparence et d’une meilleure communication se fait également ressentir au sein du milieu scientifique, par exemple pour éviter les répétitions inutiles d’expériences ou pour faciliter la transition des méthodes existantes vers des alternatives. La raison la plus courante de devoir utiliser des animaux de laboratoire pour répondre à une question de recherche est que des méthodes alternatives n’existent pas encore ou ne peuvent pas être utilisées pour étudier les interactions complexes d’un organisme entier. Mais dans certains cas, le remplacement d’une méthodologie par des voies de recherche ne faisant pas appel aux animaux existe peut-être sans avoir été identifiée. Cela peut passer par l’utilisation d’une combinaison de méthodes pour obtenir les mêmes données que l’expérimentation animale, plutôt qu’un “remplacement” unique.
Il semble donc nécessaire de communiquer davantage sur :
- Pourquoi et comment les animaux sont utilisés à des fins scientifiques en Europe ?
- Quels sont les domaines pour lesquels l’utilisation d’animaux est encore indispensable ?
- Quels sont les domaines qui utilisent le plus d’animaux, ceux qui impliquent des procédures de sévérité modérée ou élevée, ainsi que les exigences réglementaires qui entraînent l’utilisation d’animaux ?
- Les efforts et le financement de la R&D pour accélérer le développement des approches alternatives.
De nombreuses actions ont ainsi été mises en œuvre afin de rendre la recherche animale plus transparente, comme la publication des statistiques annuelles , ou celle des résumés non techniques des dossiers notifiés (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/resumes-non-techniques-des-dossiers-notifies-46563). L’UE a également développé, en accord avec la Directive 2010, ALURES (Animal Use Reporting – EU System), la première base de données publique, gratuite et accessible à tous, sur l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques. Elle fournit des statistiques fiables sur les animaux utilisés en recherche dans toute l’Europe, et recense des données complètes et détaillées sur chaque utilisation d’un animal et sur les types de procédures effectuées.
Plusieurs initiatives se proposent également de soutenir et d’accompagner les instituts de recherche dans cette ouverture qui peut être difficile – voire inquiétante – du fait de la stigmatisation de la recherche sur les animaux. Ainsi, plusieurs pays de l’UE disposent d’une association spécialisée dans la communication sur la recherche animale, comme le Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche (Gircor) en France. L’association EARA œuvre également à l’international pour communiquer autour des intérêts de la recherche biomédicale et le développement de la santé en Europe. Elle a notamment accompagné de nombreuses institutions dans la signature des désormais répandus « accords de transparence », qui les engagent à être plus ouvertes sur les raisons et les conditions du recours aux animaux à des fins scientifiques, à communiquer davantage avec le public et les médias et à produire chaque année un rapport sur les progrès réalisés.
En savoir plus sur la charte de transparence française : Charte de transparence.
Replacement des animaux
Le replacement consiste en l’adoption par des particuliers, la remise en liberté ou l’accueil dans des structures spécialisées (zoo, refuges, fermes pédagogiques, etc) d’animaux de laboratoire dont l’état de santé le permet. De plus en plus de laboratoires ont recours à cette pratique qui s’inscrit parfaitement dans la démarche des 3R, en proposant, pour les animaux de laboratoire en pleine santé, une alternative concrète et éthique à l’euthanasie.
Le replacement des animaux de laboratoire est autorisé par l’article 19 de la Directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, et par l’Article R.214-112 du code rural français. Le replacement d’un animal de laboratoire est possible sous 3 conditions cumulatives :
- que l’animal soit en bonne santé, qu’il ne souffre pas de séquelles physiques ou psychologiques,
- que l’animal ne présente aucun risque pour l’environnement ou la santé publique,
- que le replacement soit dans l’intérêt de l’animal.
Les animaux qui peuvent être replacés sont donc sélectionnés sur ces critères au sein des instituts de recherche par les personnes habilitées (chercheurs, vétérinaires, animaliers…), puis cédés par contrat à des associations ou structures aptes à les prendre en charge.
L’association GRAAL propose ainsi depuis 2005, entre autres actions en faveur des animaux, de faciliter le replacement les animaux de laboratoire en servant de médiateur entre les laboratoires et de nombreux refuges (SPA, zoos, etc).
Depuis 2014, l’association White Rabbit a permis d’étendre le replacement aux espèces les plus utilisées en laboratoire – rongeurs, poissons, lapins – en proposant notamment des solutions d’accueil et de prise en charge de ces petits animaux, ainsi qu’en facilitant les démarches administratives pour les laboratoires.