Accompagner les scientifiques en formation
Pour une recherche plus responsable
La formation des scientifiques se fait en grande partie par mentorat. Pour mentorer, il est nécessaire de faire preuve d’écoute, d’empathie, de bienveillance et d’ouverture d’esprit. Pour jouer ce rôle au mieux, nous devons toujours chercher à améliorer nos pratiques en les remettant régulièrement en question et/ou en suivant des formations.
Le site Mentoring. It’s in our genes propose une série d’engagements permettant d’améliorer nos pratiques de mentorat :
- Cultiver un environnement inclusif où chacun et chacune se sent valorisé(e).
- Faire du développement professionnel une priorité.
- Communiquer, préciser ses attentes et favoriser la transparence.
- Promouvoir l’attention et le bien-être.
- S’améliorer en se formant et en s’évaluant régulièrement.
L’article Mentoring is more important than ever, Heemstra et Garg, 2022 présente ce projet #MentorFirst et souligne l’importance qu’il aura dans la période post-COVID19.
Le site Putting mentoring first propose des actions concrètes pour mieux accompagner le mentorat des scientifiques et renvoie vers le compte twitter #MentorFirst pour suivre l’actualité associée.
L’article Nine pitfalls of research misconduct, Gunsalus et Robinson, 2018 rappelle, sous l’acronyme TRAGEDIES (Temptation, Rationalization, Ambition, Group and authority pressure, Entitlement, Deception, Incrementalism, Embarrassment and Stupid systems), certains des travers dans lesquels nous pouvons tomber.
Enfin, le point de vue des doctorantes et doctorants est important. Il est présenté dans Le Guide du doctorat.
Faire équipe
Pour une recherche plus responsable
La recherche est une activité collective, basée sur la complémentarité des compétences. Le sentiment d’appartenir à un groupe soudé, l’entraide et le partage autour des valeurs d’intégrité scientifique et d’éthique favorisent le développement d’une recherche responsable.
Les auteurs des articles, Health tips for research groups, Norris et al., 2018 et Ten simple rules towards healthier research labs, Maestre, 2019, proposent des modes d’action pour rendre la science plus productive, plus rigoureuse et plus heureuse.
Dans ces documents, il est notamment recommandé aux équipes de recherche de créer un environnement collaboratif, de ne pas oublier que chaque membre de l’équipe est unique, de respecter les heures de travail, les vacances et les jours fériés, de ne pas stigmatiser l’échec, de fêter les succès et de promouvoir le développement professionnel des membres de la structure.
Repenser son CV
Pour une recherche plus responsable
Repenser son CV, c’est expliciter son implication en faveur d’activités plus responsables, repenser ses actions au regard de ses valeurs, réfléchir à ses actions futures. C’est aussi s’interroger sur ses pratiques de recherche pour expliquer comment elles ont contribué à la création de connaissances et bénéficié à l’équipe, à la communauté de recherche au sens large, et à la société en général.
Cela peut se faire par la rédaction d’un CV narratif. Le CV proposé par UK Research and Innovation peut servir de modèle.
L’exercice est recommandé à tous celles et à tous ceux qui participent aux activités de recherche, indépendamment de leur fonction et de leur statut.
Évaluer de façon plus responsable
Pour une recherche plus responsable
Plusieurs institutions de recherche, dont l’Inserm, se sont engagées dans une série d’actions pour des activités en faveur d’une recherche plus responsable, notamment en signant la Declaration on research assessment (DORA), et plus récemment la déclaration de la Coalition for advancing research assessment (CoARA), dans laquelle on trouve notamment les engagements suivants demandés aux institutions :
- Reconnaître la diversité des contributions et des carrières dans la recherche,
- Fonder l’évaluation de la recherche principalement sur une évaluation qualitative pour laquelle l’examen par les pairs est central,
- Abandonner les utilisations inappropriées dans l’évaluation de la recherche des mesures fondées sur les revues et les publications en particulier les utilisations inadaptées du facteur d’impact des revues (JIF) et du h-index,
- Éviter l’utilisation des classements des organismes de recherche dans l’évaluation de la recherche,
- Engager des ressources pour réformer l’évaluation de la recherche,
- Examiner et développer les critères, outils et processus d’évaluation de la recherche :
– pour les laboratoires et les organisations : avec la participation directe des organismes de recherche et des chercheuses et chercheurs à tous les stades de leur carrière, examiner et élaborer des critères d’évaluation des laboratoires de recherche et des organismes de recherche, tout en favorisant l’interopérabilité ;
– pour les projets et les personnels de recherche : avec la participation directe des chercheuses et chercheurs à tous les stades de leur carrière, examiner et mettre au point des critères, des outils et des processus d’évaluation qui soient adaptés,
- Sensibiliser à la réforme de l’évaluation de la recherche, informer et former,
- Échanger des pratiques et des expériences,
- Communiquer les progrès réalisés en matière d’adhésion aux principes et de mise en œuvre des engagements,
- Baser les décisions sur des indicateurs non biaisés et supportés par des preuves solides. Cela suppose de s’appuyer sur les travaux en recherche sur la recherche (par exemple en mettant à disposition les données de l’institution relatives à l’évaluation des chercheuses et chercheurs).
N’oubliez pas que vous pouvez vous engager personnellement en signant DORA. N’hésitez pas à mentionner cet engagement dans votre CV.
Un séminaire sur l’évolution des systèmes d’évaluation a récemment été organisé par la Commission européenne à l’occasion des “Research and Innovation days” intitulée Building careers and being assessed: A challenge for young researchers?
Partager la science
Pour une recherche plus responsable
Partager la science c’est d’abord partager des résultats fiables entre scientifiques. Une démarche de science ouverte permet une plus grande transparence et aide à maximiser la valeur des données issues de la recherche scientifique.
Le comité pour la science ouverte a publié en 2022 une synthèse « Décliner la science ouverte » et propose cinq pistes pour faciliter l’évolution des pratiques ouvertes associées aux données.
Partager la science c’est aussi favoriser la diffusion de la recherche et son appropriation par tous.
Dans un podcast de 2020 intitulé ‘Working Scientist podcast: How to craft and communicate a simple science story’, on recommande d’abandonner le jargon, de faire des phrases courtes et de rester dans l’actualité. L’intervenante partage aussi les secrets d’une bonne rédaction scientifique pour les livres et les magazines à destination du grand public.
Dans Point of View: Telling it like it is ,publié en 2014 ,Alison Woollard rappelle pourquoi les scientifiques doivent communiquer avec le grand public.
Contribuer aux sciences participatives
Pour une recherche plus responsable
Les sciences participatives peuvent prendre de nombreuses formes. Elles concernent un projet scientifique conduit en partenariat entre une structure de recherche et des personnes volontaires. Le rapport Houllier fait le bilan des sciences participatives en France en 2016.
L’article No PhDs needed: how citizen science is transforming research, Irwin, 2018, donne quelques exemples de projets de sciences participatives et présente les limites de l’approche. Comme dans toute démarche de recherche, il convient de s’assurer de la qualité des données collectées : Public participation: Time for a definition of citizen science, Heigl et Dorler, 2017.
Réduire son empreinte carbone
Pour une recherche plus responsable
Chacune et chacun peut réfléchir à réduire son impact carbone dans son activité de recherche. Cela peut passer par différentes actions comme, par exemple, privilégier quand c’est possible la verrerie plutôt que du consommable en plastique à usage unique, éteindre les appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés, mener une réflexion sur ses modes de transports, sur une politique d’achat zéro-déforestation, ou d’autres actions pour limiter les impacts environnements au bureau
Pour connaître son empreinte carbone et mesurer les progrès faits pour la minimiser, vous pouvez vous appuyer sur les outils développés par le collectif Labos 1.5 puis adopter des gestes pour la réduire.
Ma Terre en 180 minutes est un atelier collaboratif issu du monde de la recherche pour construire des scénarios de réduction de son empreinte carbone.
La Fresque du Climat est un outil de référence pour aider à s’approprier le défi du changement climatique.